Ce post est motivé par un triste constat. Cette année encore, les trois-quarts des entreprises que j’ai eu le privilège d’accompagner étaient dans l’incapacité de faire le point sur leurs assurances, par défaut d’historique et de base de données. Cette défaillance n’est pas l’apanage des PME. Elle touche également les grandes entreprises. D’où mon souhait de partager certaines recommandations utiles à rappeler pour dépasser dans le futur cet handicap.
À cette période critique de l’année où la majorité des contrats d’assurance se renouvellent ou bougent d’une compagnie à une autre, ne soyez pas étonnés que les assureurs peinent à vous fournir les informations dont vous avez besoin et notamment les statistiques de vos contrats Maladie/Maternité, Accident de travail et Flotte.
Au-delà du goulot d’étranglement provoqué par l’affluence de ce type de demandes sur le dernier trimestre de l’année, la requête en elle-même sème un vent de panique chez l’assureur : Est-ce que le client souhaite juste suivre ses contrats ou se prépare t-il à changer de fournisseur ?
Cette inquiétude se justifie particulièrement si le client est bénéficiaire depuis quelques années et que cela a été sciemment ou négligemment laissé sous silence. Le fait d’avoir un faible ratio de « sinistre sur primes » vous permet soit de prétendre à une participation aux bénéfices (tant est que votre contrat la prévoit), soit une réduction de taux, voire les deux.
Pour éviter à l’avenir d’être otage de cette rétention délibérée ou non, il vous appartient de :
- Ne pas attendre la fin de l’année pour savoir où en est votre consommation :
Un suivi régulier de vos sinistres vous permettra d’avoir une meilleure visibilité sur la sinistralité de vos polices et surtout ne pas rester tributaire de la statistique que l’assureur est supposé vous communiquer. D’ailleurs, votre fournisseur aura un comportement différent avec un client avisé et il en sera d’autant plus challengé. A l’instar de la trésorerie, de la compta, des achats … etc , un suivi régulier de vos sinistres vous permet d’avoir par vous-même, une vision actualisée de votre situation et d’agir en conséquence. A contrario, vous vous retrouveriez en fin d’année devant le fait accompli, dans l’incapacité, par défaut de temps, d’obtenir les éléments nécessaires pour défendre votre dossier.
- Cesser de considérer les assurances comme une discipline extraterrestre :
Une bonne gestion administrative, et la rigueur permettent de suivre les différents volets de vos assurances. Se pencher sur la question, uniquement au moment de payer les primes, est le meilleur moyen de vous perdre et ne pas optimiser vos couvertures. En effet, les assurances ne se résument pas à des primes. Certes, l’entreprise cherche instinctivement à faire des économies de budget. Cet objectif est légitime. Toutefois, il ne faut pas omettre l’essentiel, à savoir la couverture en elle-même, et surtout le niveau de prise en charge des risques auxquels vous êtes exposés et pour lesquels vous n’avez pas la capacité financière d’y faire face seuls, s’ils venaient à survenir. D’où la souscription de couvertures.
- Dénoncer le cas échéant la rétention d’information si celle-ci perdure malgré vos réclamations. :
Avoir un état détaillé sur votre consommation est un droit fondamental, au même titre que de recevoir vos relevés bancaires ou relevés de consommation électrique. Plus encore, votre assureur est dans l’obligation de vous justifier toutes les dépenses effectuées en votre nom, au titre de vos contrats. N’oubliez pas que celui-ci ne fait que se substituer à vous pour les conséquences pécuniaires en cas de dommage (à savoir dédommager vos salariés et/ou les préjudices causés aux tiers). C’est à ce titre, qu’il vous est redevable de comptes.
Le volet assurance est l’affaire de l’entreprise et non pas celle de vos salariés ou de votre courtier. Elle nécessite une gestion interne autant que les autres disciplines de votre société.
